interview sur un sujet d'actu

Publié le par stefani portier

 « Il faut continuer d’aider cet Etat, même après »

 

Laetitia Elie est étudiante en master d’ingénierie de la santé. A tout juste 25 ans, elle n’hésite pas à donner de sa personne envers ses proches et ceux qu’elle considère dans le besoin. Le séisme survenu il y a une semaine en Haïti l’a beaucoup affectée. Elle pense que ce pays est déjà trop fragilisé par la pauvreté et les risques sanitaires. 

 

Vous qui êtes dans une filière scientifique, plus particulièrement dans la santé, comment imaginez vous les retombées de cette catastrophe ?

Le risque d’épidémie est moindre. Mais l’on doit redoubler de vigilances concernant les survivants. Les structures sanitaires doivent être reconstruite très vite ou remplacé par des hôpitaux mobiles. On ne peut pas laisser les femmes accoucher dans de mauvaises conditions ou les personnes sous traitement négligés.

 

Racontez nous comment vous l’avez vécu.

Je l’ai appris en sortant de la faculté, à la radio. C’est effrayant, déstabilisant même, on ne sait absolument pas comment réagir face à une catastrophe de telle envergure. J’ai beaucoup surfé sur le net pour suivre l’évolution.  Complètement impuissante j’ai d’abord pensé à toutes ses pauvres personnes qui ont vécu ce drame. J’ai ensuite appelé mes proches pour savoir s’ils étaient au courant. Le lendemain, c’était l’unique sujet de conversation, chacun faisait part de son ressenti. On a tous suivi l’actualité et l’évolution de ce cataclysme.

 

Comment se gère une situation comme celle-ci d’après vous ?

Il n’y a pas de modèle à suivre. Dans un premier temps, les ONG (organisation non gouvernementale) et le déploiement des soldats est important ainsi que le déblaiement des décombres et l’extraction des miraculés. La distribution d’eau potable et de vivres est nécessaire. Il faudra ensuite reconstruire ce pays. C’est à ce moment où les dons seront indispensables. Je pense aussi à une tutelle, un pays parrain, comme les Etats-Unis. Afin qu’un système politique fiable soit mis en place.

 

Comment imaginez-vous les conséquences de cette catastrophe naturelle qui s’est abattu sur un pays aussi pauvre ?

C’est l’un des pays le plus pauvre du monde, tout est à reconstruire, il n’y a plus rien. Tout était déjà défaillant au niveau politique, économique ou dans le domaine de la santé. Les haïtiens ont besoin de notre soutien et d’aide pour se reconstruire. Même s’il n’y a pas de réel risque d’épidémie, les rescapés sont susceptibles d’être affaibli par le manque d’eau potable. Les conséquences seraient de violentes diarrhées pour ceux qui boivent de l’eau souillée.

 

Vous parlez de dons, avez-vous envoyé des promesses de dons ou autres ?

Non, je n’ai pas envoyé d’argent. J’ai des doutes sur les associations qui promettent  de belles choses, que l’on ne voit que très rarement. Par contre j’ai rejoint des groupes de soutien, comme sur Facebook. C’est un début de mobilisation, cela montre que l’on est tous concerné. Le fait que ce ne soit pas lucratif accentue cet engouement. Si j’en ai la chance, j’aimerai partir avec une association humanitaire pour aider sur place, donner de ma personne.

 

Vous parlez d’engouement, pensez-vous qu’une fois l’actualité passée les gens cesseront de s’intéresser aux haïtiens ?

La planète a déjà surmonté des catastrophes, plus terrible les une que les autres. La constatation est la même, c’est malheureux à dire mais les gens se désintéresse du malheur des autres au bout d’un moment.

 

 

 

 

Stéphanie Portier, le 18/01/2010, Evreux.

 

 

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